L'agriculture biologique

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L'agriculture biologique

 

L’agriculture biologique est un système de production agricole basé sur le respect du vivant et des cycles naturels, qui gère de façon globale la production en favorisant l'agrosystème mais aussi la biodiversité, les activités biologiques des sols et les cycles biologiques.
Pour atteindre ces objectifs, les agriculteurs biologiques s'interdisent (et excluent réglementairement) l'usage d’engrais et de pesticides de synthèse, ainsi que d'organismes génétiquement modifiés.
Les agriculteurs qui pratiquent ce type d'agriculture misent, par exemple, sur la rotation des cultures, l'engrais vert, le compostage, la lutte biologique, l'utilisation de produits naturels comme le purin d'ortie, et le sarclage mécanique pour maintenir la productivité des sols et le contrôle des maladies et des parasites.

Définie depuis les années 1920, l'agriculture biologique est organisée à l'échelle mondiale depuis 1972 (International Federation of Organic Agriculture Movements - IFOAM) et reconnue dans le Codex alimentarius depuis 1999. À ce titre, il s'agit de l'une des formes les plus anciennement organisées d'agriculture durable. Au sein de ces dernières, l'agriculture biologique se caractérise notamment par le fait que l'épithète « biologique », ou son abréviation « bio » impliquent une certification attribuée correspondant à des normes et à des cahiers des charges, et que le mot est, souvent, légalement protégé.
Plusieurs labels internationaux de reconnaissance pour ce type d'agriculture ont été définis, dont le Label AB en France.

Dans le monde, environ 31 millions d'hectares sont consacrés à l'agriculture biologique.

A titre d'exemple, l'Allemagne cultive en Bio 4% de sa surface agricole alors qu'en France ce n'est que 2%.
La France était le premier producteur bio il y a 20 ans mais est passée au vingtième rang en 2009! 

Les grands courants de l'agriculture biologique

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Les grands courants de l'agriculture biologique :

 

Cette présentation rendra plus réels, pour le jardinier amateur, les éléments qui ont permis de constituer une connaissance et une pratique cohérentes d'agriculture et de jardinage biologiques.

 

- la biodynamie

Les bases en furent jetées dès 1924 par Rudolph Steiner dans les "6 conférences sur l'agriculture". C'est une vision géniale, un éclairage intérieur de l'organisme-terre dans ses relations avec le tout cosmique.
Les applications pratiques à grande échelle sont dues principalement à E Pfeiffer. Les apports les plus importants de cette méthode sont :
  - l'utilisation de préparations pour dynamiser les végétaux et les composts (les diverses préparations sont à base de bouse de vache, achillée mille-feuille, camomille,ortie, prêle, écorce de chêne, pissenlit).
   - l'intégration de tous les éléments dans le travail agricole : flore, climat, paysage, environnement, énergies cosmiques dans une perspective réellement humanitaire et écologique. 

 

- Méthode Howard Sykes

Sir Albert Howard a très certainement laissé dans son "Testament agricole" paru en 1940, l'un des rares monuments utiles à l'humanité par sa rigueur
scientifique, sa justesse de pensée, son immense champ d'application. On lui doit d'avoir mis en évidence la relation entre les maladies végétales
(et humaines par voie de conséquence) et la fertilisation minérale soluble issue de la science mécaniste du 19ème siècle. On lui doit d'avoir inventé des techniques de compostage appliquées avec succès sous toutes les latitudes (aération,rapport carbone/azote) et l'utilisation judicieuse des engrais verts.

 

- Méthode Rush-Miller (Suisse)

Particulièrement bien adaptée pour les pays montagneux, cette méthode consiste à épandre superficiellement et immédiatement le fumier de la ferme sur les terres (compostage de surface). Elle utilise aussi des poudres de sicile.
Rush a mis au point une méthode élaborée d'évaluation de la fertilité des sols.

 

- Méthode Lemaire-Boucher

La plus répandue en France s'inspire des techniques de compostage de Howard : elle accorde une place importante à une algue pêchéedans l'océan, algue aux propriétés stimulantes et rééquilibrantes : le lithothamme. Elle fait une synthèse des grandes lois de la culture biologique : compostage, engrais verts, aromathérapie, polyculture. Elle propose aux agriculteurs et aux jardiniers un ensemble de produits fertilisants naturels et des conseils techniques.

 

- Méthode Jean Pain

Ellaborée et inventée par son auteur dans les climats secs du Midi de la France, elle consiste à composter les broussailles (*) sauvages fraîchement
coupées. Cette technique donne des résultats étonnants et permet de cultiver sans arrosage.

 

(*) Le compost de broussailles

- caractéristiques de cette technique:
. on utilise comme matière première des broussailles,
. on na pas besoin d'apport azoté tel que le fumier.
Ce procédé admirable démontre qu'il est partout possible de restaurer la fertilité du sol.

- Les diverses phases de la fabrication de ce compost :

. Collecte des broussailles tendres (rameaux de moins d'un cm de diamètre pour permettre une décomposition facile) sans distinction d'espèces: la plante n'est pas arrachée ou endommagée. On coupe des pousses tendres de genêt, thym, romarin, lavande, etc., sans mettre le végétal en péril.
. Détrempage de la matière végétale (introduite dans un tonneau plein d'eau et maintenue tassée par une lourde pierre),
. Quelques jours plus tard, les broussailles sont retirées du tonneau, secouées, griffées avec une fourche recourbée puis rassemblées en tas triangulaire ayant les dimensions suivantes:
       * largeur de la base : 2,20 m
       * hauteur du sommet  : 1,60 m.
. on recouvre enfin ce tas d'une mince couche de terre ou de sable.
Des branchages formant une sorte de toit protègeront le tas contre les intempéries.

Comme pour les autres composts, le tas produira rapidement un important dégagement de chaleur et, 3 mois plus tard, le produit obtenu est utilisable. On ne l'enfouit pas mais on l'épand pour former une couche superficielle sur le sol.
Qualité, santé, quantité des plantations seront remarquables et de plus, l'arrosage devient inutile.

La vigne et le bio

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La vigne et l’agriculture biologique

(Vignoble des côtes de Duras - Domaine Les Hauts de Riquets, Balleyssagues, Duras - 47).
Interview d’une viticultrice « biologique ».

 

« Lorsqu’un vin est issu de l’agriculture biologique cela signifie que c’est la culture qui est certifiée.
Le travail du sol est important.
Il n’y a pas de désherbage. On sème des « plantes compagnes » entre les rangs pour diversifier la flore (avoine, féverole).

Les produits chimiques systémiques et les engrais sont totalement prohibés au profit du cuivre, du soufre mais aussi des huiles essentielles.
Des mesures prophylactiques, par exemple, effeuillage et échardage, sont mises en place pour aérer la vigne et lui permettre de mieux résister aux maladies.
Il faut également se cantonner à de petits rendements.
Ainsi nos vieilles vignes fournissent 35 hectos par hectare, contre 60 en conventionnel.

La vinification du vin ne fait l’objet d’aucune procédure de certification officielle.
Cependant, les viticulteurs « bio » s’attachent à respecter certains principes tels que non-adjonction de copeaux et d’arômes, usage réduit de soufre. Les levures naturelles du raisin sont privilégiées pour préserver l’expression du terroir.

Enfin, si le consommateur paye plus cher pour un produit issu de l’agriculture biologique, c’est aussi parce que le coût de production est supérieur pour l’agriculteur : soit 20% de plus. »

 

Selon le récent sondage du syndicat des vignerons indépendants de France (VIF), 10% des surfaces viticoles seront labellisées bio ou en cours de
conversion, soit 80 000 ha. En 2010, les surfaces bio ont progressé de 32,8%, faisant de la filière viticole l’une des filières végétales les plus
dynamiques dans le secteur bio.

 

Adresses :

 

Château Le Puy - Saint-Emilion (entre Pomerol et Saint-Cibard)- Jean-Pierre Amoreau

Le BRF

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Le BRF

 

On désigne par l'acronyme BRF (Bois Raméal Fragmenté) une méthode consistant à broyer des branches pour améliorer le sol. Les fragments de rameaux et de petites branches épandus puis incorporés au sol le régénèrent naturellement.

Le BRF est une méthode exploitée depuis longtemps au Canada, mais qui ne fait parler d'elle que depuis peu en France, à la faveur du développement d'un jardinage (et de cultures) écoresponsable(s).
A l'aide d'un broyeur de végétaux, le jardinier ou l'agriculteur va broyer les branches encores vertes car fraîchement coupées, et les incorporer au sol. C'est alors un véritable "transfert de fertilité" qui s'opère, avec un grand nombre d'avantages, parmi lesquels l'absence d'apports d'engrais de synthèse dans le sol, et la limitation voire la suppression de l'arrosage.

Broyat de rameaux et petites branches :

Le BRF est issu des rameaux de l'arbre qui sont fragmentés (broyés) puis épandus et incorporés aux premiers centimètres du sol.
Les rameaux de bois vert (branches de petites sections inférieures à 7cm de diamètre) sont riches en nutriments, sucres, protéines, celluloses et lignines qui ont tous un rôle précis et spécifique dans la constitution et le maintien des sols fertiles.

Le BRF est une accélération du processus pédogénétique en oeuvre dans les forêts. C'est une nourriture naturelle pour le sol qui permet de limiter le besoin en eau, le recours aux biocides, et aux traitements phytosanitaires, ainsi que le travail du sol.

Les végétaux cultivés avec du BRF sont d'excellente qualité, se conservent plus longtemps et présentent une immunité renforcée.
Les chercheurs classent les BRF dans la catégorie des "aggradeurs" , en mesure de contrer la dégradation des sols et d'impulser leur regénération.

Lorsque l'on étudie le sol de plus près, on se rend compte que l'on a affaire à un écosystème complexe qui se régule lui-même. Il se confirme également que les organismes du sol, qui représentent à eux seuls 80% de la biomasse de la planète, jouent un rôle prépondérant dans l'acheminement des éléments nutritifs vers la plante. Dans ce contexte le BRF doit être vu comme un aliment énergétique et structurant pour la vie du sol.

Cette technique d'aggradation des sols a été développée par un groupe de chercheurs canadiens dirigé par le professeur Gilles Lemieux de l'Université de Laval au Québec dans les années 80. Le BRF est aujourd'hui pratiqué dans de nombreux pays avec des résultats étonnants, aussi bien sur des sols stériles que des sols déjà fertiles.

Apports du Bois Raméal Fragmenté sur les cultures.

L'incorporation de BRF apporte de la structure au sol et y entraîne le développement d'une chaîne alimentaire complexe depuis l'apparition de champignons jusqu'aux vers de terre. L'action de ces derniers est très bénéfique : ils remontent tous les ans 2 cm de terre à la surface, ils aèrent le sol et augmentent sa capacité de drainage . La formation d'humus est accélérée tandis que l'érosion des sols est fortement réduite.