Les OGM

Ogmdanger
Il venait de se réveiller.
Une belle journée s'annonçait.
L'angoisse commença à l'étreindre quand il vit, dans sa glace, l'étonnant bouton violet qui avait poussé dans la nuit sur son nez...
Ogmdanger-Chris010110.wmv
Format Vidéo Windows Media 1.3 MB

camodifdoc/Capital052009/Internet/22022011/02112018

Depuis le début de la commercialisation des OGM en 1996, les surfaces

allouées à ces cultures par les principaux pays producteurs ont évolué.

2015

- 1 Etats-Unis

- 2 Chine

- 3 Argentine

 

Les OGM

- 134 millions d'hectares cultivées dans le monde en 2009.

- 185 millions d'hectares en 2016

 

L'ingénierie génétique a été inventée par les chercheurs américains Stanley Cohen et Herbert Boyer. Ils furent les premiers, en 1973, à transférer en laboratoire un fragment d'ADN d'un organisme à un autre.
La première plante OGM (du tabac) a été créée en 1983.
Le maïs transgénique est apparu en 1988, la tomate en 1994.
Cette découverte suscite beaucoup d'espoirs, car elle permet de protéger les cultures des agressions (parasites, insectes, herbicides), d'accroître les rendements et d'améliorer la qualité.
Les cultures OGM se développent dans de nombreux pays (Etats-Unis, Chine, Inde...), mais pas en Europe, ou leurs effets à long terme, encore mal connus, font peur.

 

L’utilisation des OGM

 

Le maïs
41,7 millions d’hectares sont plantés de maïs OGM (année 2009), soit 24% des surfaces consacrées à cette céréale.

La tomate
La moitié des recherches sur les fruits et légumes OGM concernent la tomate, dont la première version transgénique n’était pas satisfaisante.

Le coton
Les OGM représentent 43% du coton cultivé dans le monde (16,1 millions d'hectares en 2009).
Les cinq premiers pays producteurs (Etats-Unis, CEI, Chine, Inde, Egypte) les ont adoptés.

Le colza
20% des surfaces de colza sont aujourd’hui plantées d’OGM (6,4 millions d'hectares en 2009); le leader mondial étant les Etats-Unis.

Le soja
Les 69,2 millions d’hectares de soja OGM (année 2009) représentent déjà les deux tiers de la production mondiale.

La pomme de terre
Une pomme de terre OGM pour le bétail existe déjà, et la recherche de gènes améliorant sa tolérance au froid ou sa teneur en bêtacarotène se poursuit.

 

Armflora, pomme de terre transgénique
 
La pomme de terre transgénique a subit ses premières expériences depuis les années 80. Certaines ont obtenu des autorisations de commercialisation dans certains pays. Elles concernent notamment des résistances à des insectes ou à des maladies virales, résistance au doryphore, à la teigne et aux virus Y et au virus de l'enroulement de la pomme de terre. D'autres concernant des propriétés intéressantes dans le domaine médical ou industriel n'ont pas eu d'applications concrètes. En 2000, des études menées aux États-Unis ont montré la possibilité d'utiliser une pomme de terre génétiquement modifiée comme
vaccin oral capable de déclencher chez l'homme une réponse immunitaire au virus de Norwalk, responsable de certaines formes de gastro-entérite. Or, cette pomme de terre contient un gène résistant aux antibiotiques ! Pourquoi avoir recours à de tels gènes ? Peuvent-ils passer des plantes aux bactéries ? Si des études indiquent que les risques sont infimes, ils ne sont pas non plus exclus. L'Autorité européenne de sécurité des aliments a proposé de distinguer trois
groupes de gènes de résistance, selon les effets nocifs qu'ils sont susceptibles d'avoir sur la santé humaine.

En 2005, l'Autorité Européenne de sécurité des aliments (AESA) a formulé un avis favorable à la production d'une pomme de terre transgénique, baptisée «Armflora», sur demande de la société BASF Plant Science (BPS). Cette variété transgénique, dont le nom de code officiel est «EH92-527-1», possède un amidon composé à 98 % d'amylopectine, ce qui présente un net avantage pour la production de fécule à usage industriel par exemple à la fabrication de papier glacé. Cette demande est cependant restée sans suite au niveau du Conseil européen.
L'autorisation de sa culture a donc surpris par la rapidité d'action de la nouvelle commission, l'ancienne n'avait réussit à se décider et a transmis la patate à la nouvelle.
Chantal Jouanno, la secrétaire d'État à l'Écologie, a mis en cause l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) qui a émis l'avis favorable sur lequel Bruxelles s'est appuyé pour donner son feu vert. «La France et l'ensemble des pays européens, à l'unanimité, avaient demandé, en décembre 2008, à la Commission, de changer de procédure. Elle ne l'a pas fait. Sur le fond, on ne reconnaît pas cette expertise», a déclaré Mme Jouanno, mercredi 3 mars 2010.
Elle ajoute sa voix à celles des socialistes et des Verts, qui dénoncent un fait accompli de Bruxelles. Or, l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments AFSSA avait émis un avis favorable sur cette pomme de terre y compris pour l'alimentation. Or BASF déclare qu'«Armflora» ne sera pas cultivée en France dans l'immédiat mais en Suède, en Allemagne, aux pays-Bas et en République Tchèque.
Selon le rapport annuel de février 2010 l'International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications (ISAAA), un institut américain proche de l'industrie agrochimique, estime que 134 millions d'hectares de terre dans le monde sont couverts par des OGM, soit 7 % de plus qu'en 2008. 69,2 millions d'hectares servent à la culture du soja, suivi par le maïs (41,7 millions), le coton (16,1 millions) et le colza (6,4 millions). En 2009, 94 750 hectares de cultures OGM ont été exploités en Europe, contre 107 719 hectares en 2008. Cette baisse s'explique par la décision de l'Allemagne de ne plus autoriser la culture d'OGM. Seuls six pays européens (l'Espagne, le Portugal, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la République Tchèque) autorisent cette culture.

D'une façon générale les OGM ont pour but d'améliorer la résistance des plantes aux agressions des insectes en modifiant génétiquement leurs gènes en créant un nouvel ADN qui est ensuite transféré dans un nouvel organisme lui donnant de nouveaux gènes. Les améliorations portent  sur la résistance accrues des plantes aux herbicides et sur leurs qualités nutritionnelles. La résistance aux maladies, à la sécheresse, à la salinité, au murissement mais aussi, dans le cas de la pomme de terre «Armflora», à l'amélioration de ses qualités en amidon. On voit ainsi l'intérêt d'obtenir des plantes répondant aux besoins humains par exemple à la sécheresse, où le manque d'eau se fait sentir. Les OGM sont donc un bienfait dans cette optique pour l'humanité, mais non sans conséquence, puisque nous n'avons pas le recul du temps nécessaire pour une application alimentaire animale et humaine. 

 

Le riz planté en plein désert

En 2020, le riz pourra pousser sur sol aride.
C’est ce qu’affirment les spécialistes de Monsanto.
Le leader mondial des OGM consacre 70 millions de dollars par an à l’affaire.

Ses chercheurs essaient d'injecter dans les gènes de la céréale un fragment ADN de bactérie ou de champignon hyper-résistants, grâce auquel la plante pourrait tolérer la pénurie d'eau.
En Europe, le programme de recherche Cedrome s'emploie aussi à créer des céréales du désert.
 
Que nous réserve demain?

Les fruits et les légumes géants

Comment augmenter le rendement des cultures?

L'Académie chinoise d'agronomie pense tenir la réponse en envoyant les graines quelques jours en orbite. Elle a tenté l'expérience avec des échantillons de plusieurs variétés.

Résultat : l'absence de gravité a provoqué de surprenantes mutations génétiques.

Une fois revenues sur terre et plantées les graines ont donné des fruits et légumes 20 à 40% plus gros.

Les autorités chinoises sont d'autant plus ravies qu'elles n'auront pas besoin d'affréter une navette spatiale à chaque récolte!Il suffira de bouturer de nouveaux plants ou de semer leurs graines, car la mutation est durable.
Les fruits et légumes cosmiques ne seront pas plus chers que leurs cousins terriens.

Reste à obtenir le feu vert de Bruxelles.

Et pas gagné ...

Affichage choc Métro 2011
Affichage choc Métro 2011

cadoc/

 

Editorial

Sud-Ouest du 04/03/2010 - Yves Harté

 

Une patate en forme de grenade.

 

Qui aurait pu croire qu'une patate puisse devenir à ce point explosive?
Certes, depuis longtemps, dans les pays germaniques, on connaissait le tubercule chaud qui passe de main en main.
Il est vrai que les trois lettres clés OGM s'inscrivent aussitôt, qui condensent aujourd'hui les nouvelles interrogations de l'homme et des craintes justement formulées.
Cette pomme de terre fait peur depuis quarante huit heures. Depuis que Bruxelles a décidé d'autoriser sa culture à des fins autres que nutritives.
Curieuse application.
Car cette racine, acclimatée en France grâce au génie d'Antoine Augustin Parmentier et que l'on servit à la cour du royaume de France afin d'en lancer la mode, tant le peuple était méfiant, ne possède pas que des qualités gustatives.
Il est simplement intérressant de se souvenir que longtemps on crut que la pomme de terre pouvait être un poison.
On connaît le reste, la pomme de terre se décline sous toutes ses formes. Et connaît son plus vif succès coupée en morceaux plongés dans de l'huile, au point d'en être devenue un fleuron de la Belgique.
Or, c'est justement de Belgique qu'est venue la déflagration.
Pourquoi?
Parce qu'Armflora, prénom de cette patate extra-terrestre inventée par un groupe chimique allemand, possède dans sa nouvelle chair 95%
d'amidon et que cet additif utilisé en papeterie rend, entre autre, le papier plus brillant. Jusqu'ici on pourrait n'y voir qu'une utilité purement industrielle.
Arrive alors une autre interrogation qu'il est essentiel de se poser : qui peut prétendre sans se tromper que sa destination sera toujours celle-là?
Ou même que ses résidus ne serviront pas à nourrir quelques animaux regroupés dans ces camps nommés fermes industrielles. Quel sera le trajet invisible dans la chaîne alimentaire de ses restes distribués sans intention de nuire?
Et c'est ici qu'intervient la fracture majeure et que la patate prend la forme d'une grenade. L'Europe de Bruxelles, lassée de voir les Etats membres ne jamais prendre une décision commune, a fini de décider sans eux.
Ou plus exactement par les renvoyer chacun devant leurs responsabilités.
L'Europe du Nord est pour.
Les pays de tradition catholique du Sud sont contre ou s'interrogent.
Et c'est ainsi qu'une pomme de discorde, conforme à sa vocation tellurique, ramène en même temps qu'un débat éthique d'une suprême importance, de vieilles frontières à la surface de l'Europe.