Définition du commerce équitable

Le commerce équitable est un principe de solidarité internationale qui vise à assurer aux producteurs des pays en voie de développement un revenu "juste" leur permettant de vivre convenablement et de réinvestir dans leur activité ou dans la structure sociale de leur communauté.
En contrepartie, les producteurs s’engagent à respecter certaines règles sociales (interdiction du travail forcé et du travail des enfants, respect de la déclaration de l’Organisation Internationale du Travail sur les droits fondamentaux des travailleurs) et environnementales.

Acheter un produit issu du commerce équitable, c’est contribuer directement au développement d'une communauté de producteurs. L'acte d'achat peut être solidaire et citoyen.

Quelques produits du commerce équitable

- le café

- Le guarana

Article Actu-Environnement du 12/10/2003
Le café et le commerce équitable

 
Les pays producteurs de café sont touchés de plein fouet par la crise des cours mondiaux du café due à la surproduction brésilienne et vietnamienne.
Face à cette crise, l'écologie et le commerce équitable apparaissent comme un des moyens de remédier à la situation très problématique d'un million de petits producteurs essentiellement latino-américains, selon une étude de la Banque mondiale.

Le marché du café traverse aujourd'hui une crise grave. Les travailleurs du secteur du café ne sont plus en mesure de vivre de leur production. Les prix du marché, fixés par les quatre principales multinationales aux profits indécents, sont trop bas pour permettre aux producteurs de dégager le bénéfice dont ils ont besoin pour poursuivre leur activité. En outre, le café étant un produit à trop haut rendement, sa qualité même diminue.
Conséquence de l'absence d'un système international de stabilisation des prix du café et des matières premières en général, la situation des producteurs de café n'est pas viable.

Les producteurs ayant opté pour une production socialement équitable ont engrangé des bénéfices économiques considérables par rapport à la moyenne des producteurs traditionnels précise l'étude de la Banque mondiale publiée avec la collaboration de l'Institut international pour le développement durable, l'Organisation internationale du Café et la Conférence de l'ONU sur le commerce et le développement.

En 2001, le commerce équitable a rapporté quelque 29,95 millions de dollars supplémentaires aux producteurs ayant fait le choix de ce type d'agriculture comparé à ce qu'ils auraient gagné en produisant selon les critères traditionnels, selon des calculs des Organisations internationales de Commerce équitable.
Le Mexique et le Pérou sont les principaux producteurs de café écologique et équitable, suivis par le Guatemala, la Colombie, le Nicaragua, la Tanzanie et le Costa Rica.

Le document se base sur la situation du café produit selon des méthodes "de développement durable" vendus en Europe et au Japon. Une étude similaire avait été réalisée sur l'Amérique du nord,il y a deux ans.
La part de la consommation de ce type de café dans chacun des 11 pays européens examinés va de 0,3% à 3,4%, contre 1,2% au Japon en 2002.
Cependant la progression des ventes moyennes de ces produits a été cinq fois plus importante que celle de café produit selon des méthodes conventionnelles, indique l'étude notant une progression de 175% en France entre 1999 et 2001.
Et selon son auteur, les marchés européens pour le café "produit du développement durable" devraient connaître l'an prochain une croissance entre 55% et 65% par rapport à leur niveau de 1999.

Le système de commerce équitable a été créé en Europe et en Amérique du Nord par des organismes de développement international désirant appuyer les artisans et les producteurs des pays du Sud. C'est en 1946, en Amérique du Nord, que le Mennonite International Development Agency (maintenant connu sous le nom de Comité central mennonite) fonda le premier projet d'achat direct auprès d'artisans pauvres d'Amérique latine. En Europe, en 1950, Oxfam commença à organiser la vente d'artisanat fabriqué par des réfugiés chinois dans des magasins en Grande-Bretagne, et peu de temps plus tard, un groupe de militants et militantes néerlandais commença à importer directement des sculptures en bois haïtiens afin d'aider les artisans à devenir économiquement autonomes. En éliminant les intermédiaires, le commerce équitable vise à laisser une plus grande part des profits aux producteurs.
La certification du commerce équitable a vu le jour à la fin des années 80. Il s'agit d'un système de surveillance mis sur pied pour s'assurer que les producteurs et les importateurs respectent une série précise de critères sociaux et environnementaux. Un logo distinctif permet aux consommateurs et consommatrices de reconnaître les produits équitables. Le café a été le premier produit certifié équitable mis en marché. Dans certains pays européens, de grandes compagnies de café ont rapidement offert du café équitable dans les supermarchés et les cafés. Ailleurs, la distribution s'est développée plus lentement.

Le café est à l'heure actuelle le produit certifié équitable le plus vendu sur le marché.
En 2002, 63 groupes de producteurs dans 22 pays de toutes les régions productrices cultivent du café équitable. Ces groupes se trouvent en Bolivie, au Brésil, au Cameroun, en Colombie, au Costa Rica, en République démocratique du Congo, en République dominicaine, en Équateur, au El Salvador, en Éthiopie, au Guatemala, en Haïti, au Honduras, en Indonésie, au Mexique, au Nicaragua, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Pérou, en Tanzanie, en Thaïlande, en Ouganda et au Vénézuela.

Après le pétrole, le café est l'une des marchandises les plus importantes sur le marché mondial qui fait vivre quelque 25 millions d'agriculteurs. Neuf pays en développement en dépendent pour plus de 20% de leurs exportations et quatre autres pays pour plus de la moitié de leurs ventes à l'étranger.

Le Commerce Equitable est un mouvement créé au Pays-Bas depuis le début des années 1960.

Le premier programme de certification équitable a vu le jour en 1988 aux Pays-Bas.
La Fondation Max Havelaar a été ainsi nommée en l'honneur du héros d'un roman néerlandais du 19e siècle qui dénonçait les mauvais traitements subis par les travailleurs du café durant la période coloniale néerlandaise.

Max Havelaar n'est pas une marque mais une association qui appose un label sur des produits garantissant les principes du commerce équitable.L'association Max Havelaar et le label du commerce équitable naissent en 1988. Le premier café portant le label Max Havelaar vendu en Europe est issu de cette communauté (la coopérative UCIRI), importé par l'entreprise Van Weely et transformé par le torréfacteur Neuteboom. Le label s'étend ensuite à d'autres organisations de producteurs et d'autres produits que le café : progressivement, le thé, le chocolat, la banane, le jus d'orange, le riz, le sucre, le miel portant le label Max Havelaar font leur apparition dans les rayons, permettant à toujours plus de producteurs du Sud de mieux vivre. Parallèlement, trois systèmes de certification du commerce équitable coexistent (Max Havelaar, Fairtrade et Transfair) et ont fusionné depuis avec l'apparition de FLO-Cert (organisme de contrôle du label), même si les noms sont restés.
Les initiatives nationales sont à ce jour présentes dans 20 Pays.
L'obtention du label répond à des conditions très précises et implique l'engagement de tous les acteurs de la filière "équitable": petits producteurs, importateurs, torréfacteurs. Pour cela Max Havelaar veille à l'application et aux respects des critères de base du commerce équitable.Aujourd'hui, Max Havelaar délivre un label de commerce équitable à différents produits de consommation courante :le café, le thé,
le miel, la banane, le cacao, le sucre, les fruits frais et les jus de fruits et depuis peu le coton, les cosmétiques et les fleurs qui respectent dans leur processus de production les droits de l'Homme et l'environnement.
 

En France, l'Association Max Havelaar a été créée en 1993.

 

 

Café d’Ethiopie

 

Café d’exception, le Moka Sidamo de jardin est apprécié comme un cru parmi les meilleurs du monde. Il fait d’ailleurs partie du trio des cafés rois d’Ethiopie berceau originel de l’arabica. Ce Sidamo Grade2 bénéficie de toutes les attentions. Il est cultivé au sud du pays, à une altitude de 1980m, dans des parcelles à faible densité dans le cadre de
l’action équitable Kolla PLC. Puissant et équilibré, il possède des arômes complexes et intenses.Il est naturellement peu caféiné.

 

Cafés purs issus du commerce équitable :

 
Hin Lao
Chamaya
Chantico
Kalinda
Langani
Tingo Maria
Tzul Tacca

- le guarana

Le guarana est une plante native de l’Amazonie, cultivée, transformée et consommée par les peuples indigènes bien avant la conquête européenne. Pour les Sateré-Mawé, c’est même une plante mythique qui est à l’origine de la naissance du premier d’entre eux. Aujourd’hui, le

guarana est consommé dans tout le Brésil sous la forme de boissons gazeuses. La production à grande échelle ne permet plus aux petits producteurs amazoniens de vivre de leurs récoltes, elle représente pour eux une menace sociale et environnementale.

Cette plante tropicale est 6 fois plus chargée en 'caféine' (guaranine) que le café. On attribue au guarana, entre autres, les propriétés suivantes : stimulant, aphrodisiaque, action tonique cardiovasculaire, désinfectant intestinal, combat les douleurs menstruelles,

les névralgies, les maux de têtes, analgésique, astringent, carminatif, action diurétique et fébrifuge. Le guarana contient des vitamines (B1,B6,PP), des oligo éléments et acides aminés. La guaranine agit dans le sens de la caféine comme stimulante et anti-fatigue

puisqu’elle dispose de la même structure chimique. Cependant, la consommation de guarana ne produit pas une excitation puisque la graine contient également des tanins en quantité suffisante pour permettre une diffusion progressive dans l’organisme. Ses composants

essentiels sont donc ceux cités ci-dessus ainsi que la théobromine qui agit comme vasculo-dilatateur et de ce fait permet une meilleure oxygénation au niveau cérébral, d’où l’utilisation pour améliorer la concentration, l’effort intellectuel. Cependant, comme toutes

les plantes qui contiennent de caféine, le guarana n’est pas conseillé pour les personnes souffrant d’hypertension, ni pour les femmes enceintes.

Récemment, la production de guarana a nettement augmenté, principalement en raison du grand intérêt commercial pour la fabrication de boissons gazeuses. Cependant, la culture de guarana sélectionné, avec des engrais et pesticides, produit des effets néfastes sur l’

environnement et réduit la biodiversité naturelle du guarana dans la région native de celui-ci. Par ailleurs, la torréfaction industrielle dans des fours en fer ou bien le séchage au soleil réduisent considérablement ses propriétés. Ainsi, la torréfaction dans les fours en fer produit une oxydation des graines et elle est faite à très haute température durant un temps plus bref, ce qui a pour résultat de déséquilibrer la

composition chimique de la graine, la grande industrie étant intéressée uniquement par la teneur en guaranine.
Le municipe d’Urucará, créé en 1887, est situé à 260km de Manaus, la capitale de l’Etat

d’ Amazonas. La population est composée principalement de caboclos, les métis amazoniens. Le Centre d’Entraînement Rural d’Urucará (CETRU) fut fondé en 1972 par les producteurs ruraux

des communautés d’Urucará. Les objectifs étaient la formation des producteurs de la région et l’éducation de leurs enfants (école agricole, cours spécialisés). Les autres objectifs étaient le développement de la production avec une attention particulière à la qualité des produits obtenus. En 1994 il a reçu un soutien financier de l’Union Européenne et d’ONGs pour « ses activités de formation à l’environnement ». En 2001, la coopérative Agrofrut a été créée pour défendre commercialement l’activité des producteurs d’Urucará. L’activité d’Agrofrut est présentée comme une réponse à la situation économique difficile des

producteurs locaux. En effet, la mise en place par des voies institutionnelles de programmes de développement de productions agricoles a souvent obligé les producteurs à emprunter auprès de banques, à acheter semences, engrais, pesticides…, pour finalement se retrouver endettés.
Dans une même logique restrictive, les emprunts bancaires ne sont attribués qu’à ceux qui acceptent de produire selon ces conditions qui mettent en danger la santé des producteurs et leur environnement naturel. Cette situation est dénoncée par les responsables d’Agrofrut

qui souhaitent rendre accessibles des opportunités alternatives. Pour cela ils ont mis en place une démarche de qualité qui a été validée par la certification du guarana en Agriculture Biologique par Ecocert Brésil en mars 2006. Cette démarche de qualité s’appuie sur la préservation du guarana natif et sa mise en valeur à travers la torréfaction

traditionnelle dans des fours en argile. De plus, afin de garantir des retombées sociales intéressantes pour la communauté, la coopérative a noué un partenariat commercial avec RDV Productions, sur la base d’un commerce juste.