Manger bien, c'est manger bio?

C’est avec cette question, adressée à la presse par un communiqué, que l’Association française des diététiciens nutritionnistes veut alerter les consommateurs. Soucieux de leur santé, notamment à travers une alimentation saine, les Français choisissent de plus en plus souvent les produits bio pour leurs vertus nutritionnelles. Pourtant, même s’ils contiennent moins de pesticides que les autres, les bénéfices santé des produits issus de l’agriculture biologique ne sont pas scientifiquement démontrés, rappellent ces spécialistes pour qui "manger bio ne signifie pas nécessairement manger équilibré". 

Le label Agriculture biologique (ou AB) est un label de qualité national, créé en 1985, et défini par le ministère français de l’agriculture qui en est aussi propriétaire. Il n’est délivré que si les professionnels respectent un mode de production très encadré et réglementé par des organismes certificateurs. Il exclut l’emploi de tout produit chimique de synthèse, des pesticides et des engrais chimiques, se démarquant ainsi de l’agriculture conventionnelle. En France, ce mode de production n’est pas encore très développé puisqu’il concerne moins de 10 % de l’agriculture. Et les consommateurs le savent bien, ces produits restent chers car le rendement est plus faible et la régulation de la production en fonction des demandes du marché est moins simple, entraînant plus de pertes. 

Alors, est-ce vraiment nécessaire de dépenser plus pour manger ces produits ? "Les bénéfices santé d’une alimentation bio ne sont pas scientifiquement démontrés, répondent les diététiciens. Ainsi, concernant les apports en vitamines ou minéraux, les résultats sont contradictoires selon les études car les teneurs sont variables en fonction de la qualité et de la nature du sol. S’ils contiennent moins de pesticides, on note un plus grand nombre de contaminations par différents microbes ou champignons car ils ne subissent pas de traitements antifongiques. Conséquence : les produits bio se conservent moins longtemps que les autres." 

 

Anne Jeanblanc